vendredi 16 janvier 2015

Noël Brazès passe son bac en 1939

Noël Brazès
Noël Brazès (1920-2010), fils du célèbre coiffeur et écrivain cérétan Edmond Brazès, est notamment resté célèbre pour avoir été le plus jeune joueur à remporter le championnat de France de rugby, en 1938, alors qu'il officie au sein de l'USAP et est âgé seulement de 17 ans et 5 mois. Nous célébrons ce 16 janvier le 5ème anniversaire de sa disparition. Je ne vais pas retracer toute sa biographie de joueur, entraîneur et président de club, mais simplement revenir de manière anecdotique sur sa jeunesse, en forme d'hommage.

Du fait de son jeune âge et de son parcours exceptionnel, Noël Brazès est considéré en 1938 comme une des 5 vedettes du rugby à XV, ainsi que nous l'indique dans son palmarès le quotidien Le Petit Parisien du 31 décembre 1938. Notons que le premier du classement est aussi un catalan : Joseph Desclaux (1912-1988) est originaire de Collioure et est également champion de France en 1938 avec l'USAP.



Le 26 mars 1939, l'équipe France devait jouer contre l'Allemagne mais le match est annulé. Une rencontre est alors organisée au pied levé contre l'équipe de Pyrénées-Bigorre et Noël Brazès y participe. Le Matin du 25 mars 1939 nous rappelle qu'il est le benjamin de l'équipe, international bien que toujours scolaire, et vainqueur du championnat de France des écoles avec le collège de Perpignan. Deux jours plus tard, Le Petit Parisien du 27 mars 1939 nous livre sa déclaration de fin de match, alors qu'il a marqué trois essais :

Enfin, j'ai joué sous la tenue tricolore ! Vous pensez si j'en suis heureux... Mais cela ne me fait pas oublier que j'ai demain une « compo » avant mon bachot de « philo ». Et je cours reprendre le train de Perpignan !

La presse de l'époque ne nous dit pas quel a été son résultat au bac par la suite.

Sources : Gallica (cf. liens)
Photo : auteur inconnu  [domaine public ?] (merci de me contacter si plus d'infos)

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lundi 12 janvier 2015

Le chien du curé d'Angoustrine en 1933

Angoustrine est une commune un peu reculée de Cerdagne, à proximité de l'enclave espagnole de Llivia et de Font-Romeu et peuplée de 375 habitants en 1933. L'Écho d'Alger du 28 avril 1933 nous rapporte une anecdote parue l'année passée et concernant le chien étonnant du curé de cette petite commune.

L'Intermédiaire des chercheurs et curieux (15 avril), sous le titre « Chiens dans les églises » reproduit ce passage de « La Cerdagne française » par Marthe Oulié, déjà publié en avril 1932 dans « La Revue du Touring-Club de France » :
Vieux papiers des Pyrénées-Orientales
L'église Saint-Martin d'Envalls
Le vieux curé d'Angoustrine, à quatre-vingt-cinq ans, son bâton à la main et son vieux chien sur les talons qui avait la mine compassée et recueillie d'un sacristain, n'hésitait pas à monter chaque dimanche par un mauvais chemin rocailleux, vers une chapelle distante de plusieurs kilomètres pour y dire la messe. La porte restait entrouverte. Le chien se couchait sur les marches, au soleil, bercé par les sons de l'harmonium. Quand l'harmonium s'arrêtait trop longtemps, le chien poussait du museau la porte, doucement, silencieusement, s'avançait au beau milieu de la nef, sans que personne s'en choquât, pour savoir où en était l'office. Il regardait en connaisseur la place du Livre Saint, la position de l'enfant de cœur, la mine des fidèles, et ressortait tranquillement. Mais dès la seconde cloche, celle de la communion, on l'entendait s'agiter sur le pas de la porte et, à l'Ite missa est, il se précipitait au-devant de son vieux maître.

Note : Angoustrine possède en son sein deux églises dédiées à Saint-André : une église romane et une autre construite au 19ème siècle. Mais l'article mentionne une chapelle éloignée de plusieurs kilomètres. Il s'agit peut-être de l'église de Saint-Martin d'Envalls, autre petite église romane située à plusieurs kilomètres au nord du village, sur le territoire de la commune, et à laquelle on accède par une petite route qui monte et que l'on imagine sans peine à l'état rocailleux à l'époque : Angoustrine est à une altitude de 1337 mètres, tandis que cette petite église se situe à peu près deux cent mètres plus haut.
Note 2 : Angoustrine a fusionné avec sa voisine en 1973 pour devenir Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes.

Pour rappel, cet autre article mentionnant Angoustrine et ceux-ci impliquant des curés!

Source : Gallica (cf. lien), domaine public.
Photo : Jack ma (CC-BY-SA)




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samedi 3 janvier 2015

Record de longévité à Sournia en 1897

En 1897, Sournia est une commune rurale du Fenouillèdes de 634 habitants et chef-lieu du canton du même nom. Si l'on en croit l'article du quotidien La Lanterne (Paris) du 5 octobre 1897, les Sourniannais semblent bénéficier d'une longévité exceptionnelle, voire même peut-être de la plus longue en France, et ce malgré l'absence totale de personnel médical dans tout le canton.

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales
Sournia

On écrit de Sournia (Pyrénées-Orientales) que c'est cette localité qui détient le record de longévité.
En effet, sur 600 habitants, il y a un homme de 94 ans, une femme âgée de 95 ans, deux hommes de 80 ans sonnés, deux de 83 ans, deux de 84 et deux de 85 ans ; trois femmes âgées de 82 ans révolus, une de 89 ans et celle citée plus haut de 95 ans. L'homme âgé de 94 ans est le seul alité. 
« Dans aucune des onze communes du canton, il n'y a ni médecin, ni pharmacien, ni sage-femme, ni vétérinaire. »
« Ni vétérinaire » nous paraît assez joli.

La situation décrite par cet article est celle d'un véritable désert médical. Cela ne semble pourtant pas empêcher quelques-uns de vivre jusqu'à un âge avancé, bien que l'on ne sache pas qu'elle est la source de cet article ni vraiment de quel record de longévité il s'agit. Gageons que s'il y avait eu un vétérinaire, la durée de vie aurait été plus incroyable encore !

Retrouvez ici tous les articles en rapport avec le Fenouillèdes.


Source : La Lanterne du 5 octobre 1897 (via Gallica, cf. lien) [domaine public]
Photo : Meria z Geoian [CC-BY-SA]



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mardi 23 décembre 2014

Bombardement collatéral en Cerdagne, janvier 1938

En janvier 1938, l'Espagne est en pleine guerre civile. Le camp nationaliste, sous l'autorité de Franco, n'a pas encore pris la Catalogne (Barcelone ne tombera qu'un an plus tard) et les républicains viennent de reprendre Teruel en Aragon quinze jours plus tôt. Dans l'épisode narré ci-dessous, l'aviation nationaliste vient bombarder pour la première fois, en ce 23 janvier 1938, les positions républicaines situées à Puigcerdà en Cerdagne, près de la frontière française. Seul un pont enjambant le Rahur, un petit affluent du Sègre, sépare Puigcerdà de Bourg-Madame et l'Espagne de la France, il y a alors forcément des dégâts collatéraux sur le sol français, notamment à Bourg-Madame, Osséja et Angoustrine.
Vieux papiers des Pyrénées-Orientales
L'ancien poste de douane entre Puigcerdà et Bourg-Madame

L'Ouest-Éclair (Éd. de Caen), 24 janvier 1938


Au cours du bombardement de Puigcerda
des projectiles tombent en territoire français

Perpignan, 23 janvier. - Cet après-midi, deux groupes d'avions nationalistes comprenant quatorze appareils, dont dix de chasse, ont survolé Puigcerda qu'ils ont bombardé pendant vingt minutes.
Les avions ont lâché une trentaine de bombes. L'une d'elles a atteint un hôtel où un certain nombre de personnes ont été tuées.
Divers bâtiments de la gare ont été détruits, ainsi qu'une ferme située à proximité. Les avions ont survolé le territoire français à deux reprises. Des bombes sont tombées à Osseja où deux gardes mobiles français en surveillance à la frontière se sont jetés sur le sol pour ne pas être atteints.
La population de Puigcerda, qui était bombardée pour la première fois, a été prise de panique et s'est enfuie vers la localité française de Bourg-Madame, située à quelques centaines de mètres, où les blessés ont reçu les premiers soins. On ne signale aucun blessé dans les villages français.

Des dégâts sur le sol français

Perpignan, 23 janvier. - Au cours du bombardement de Puigcerda, on confirme qu'un des projectiles a atteint l'hôtel Terminus, tuant plusieurs personnes. On ignore le nombre exact des morts.
Une dizaine de bombes sont tombées sur le sol français, dans des champs, sans faire de victime. Un projectile a démoli la guérite de deux gardes-mobiles français entre Bourg-Madame et Osseja. Plusieurs magasins de Bourg-Madame ont eu leur vitrines défoncées par la proximité des déflagrations.
Plusieurs blessés espagnols ont été soignés par M. Cazals, pharmacien, maire de Bourg-Madame.
Les gouvernementaux ont riposté avec leurs canons antiaériens, sans résultat, mais un de leurs obus est tombé près du village français d'Angoustrine, sans éclater.

Quelques remarques sur ces événements :
Puigcerdà semble avoir été bombardée du fait de la présence de troupes républicaines dans les environs. Toutefois, le maire de Puigcerdà, initialement à gauche, semble ensuite avoir pris parti pour les nationalistes suite au massacre du 9 septembre 1936 de 22 habitants de la commune par les anarchistes de la FAI. De nombreux Puigcerdans avaient alors trouvé refuge chez leurs parents installés du côté français à Bourg-Madame, dont le maire Thomas Casals (et non Cazals), élu en 1930, était lui-même un cousin du maire de Puigerdà, Jacques Cadefau, élu en 1931. On comprend alors mieux le détail de l'article signalant les soins prodigués par le maire de Bourg-Madame auprès des habitants de Puigcerdà. Thomas Casals finira lui aussi par se radicaliser à droite, allant jusqu'à saluer la victoire de Franco et rejoindre la Milice pétainiste, tandis que deux de ses fils participeront même à l'opération punitive du village de Valmanya, à la suite de laquelle plusieurs habitants et le résistant Julien Panchot trouvèrent la mort.

Sources :
Article de L'Ouest-Éclair : Gallica (cf. lien)
Remarques : André Balent, La mémoire des Première et Deuxième guerres mondiale à Bourg-Madame (Pyrénées-Orientales). Réflexions autour d’un monument aux morts in Le Midi Rouge, n°12, décembre 2008, p19-25
Photo : Occitandu34 (CC-BY-SA via Wikimedia Commons)


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dimanche 14 décembre 2014

Adolphe Thiers en admiration devant le Canigou en 1822

Adolphe Thiers (1797-1877) est surtout resté dans les mémoires comme le chef du Gouvernement qui négocie avec Bismarck puis fait écraser la Commune de Paris en 1871, avant de devenir le premier président de la Troisième République. On en oublie alors l'ensemble de sa carrière de journaliste et d'historien qui le mène tout de même à être élu à l'Académie Française alors qu'il a à peine 36 ans.

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales
Le jeune Adolphe Thiers

En 1822, Thiers n'a que 25 ans et veut voir du pays. Malgré des tracasseries administratives sans fin pour obtenir un visa, il se met en route jusqu'à Genève, visite la Savoie, la Provence puis se dirige vers les Pyrénées. Il publie ses impressions de voyage en 1823 sous le titre de Les Pyrénées et le Midi de la France pendant les mois de novembre et décembre 1822. Il y décrit son arrivée à Perpignan, qualifiée de pittoresque, et ses observations sur les autochtones. Quittant Perpignan tôt le matin, il se dirige ensuite vers Prades, et est alors impressionné par sa vision du massif du Canigou.

L'un des plus beaux spectacles que j'ai rencontré dans les Pyrénées, est celui dont je fus frappé en sortant de Perpignan, pour m'enfoncer dans les montagnes. C'était le matin, vers les six heures à-peu-près. Le froid était rigoureux, un vent impétueux et glacé soufflait des montagnes du Capsir, couvertes de neige ; et un jeune Roussillonnais, à la veste courte, au bonnet flottant, au visage court et vif, conduisait au galop quatre chevaux de Cerdagne, qui nous emportaient tout autour du Canigou. Entraînés par ce mouvement rapide, nous voyions se succéder tour-à-tour les têtes de ce mont superbe qui, placé à l'entrée des Pyrénées, les annonce d'une manière si imposante. La plaine n'avait encore reçu aucun rayon de soleil, lorsque tout-à-coup le Canigou reçut sur son front une teinte rose qui, se mariant à la blancheur des neiges, produisit une nuance d'une inexprimable douceur. Cette bande lumineuse s'agrandissant par l'élévation progressive du soleil, le pic supérieur semblait croître à mesure qu'il s'éclairait. Bientôt le mont tout entier fut inondé de lumière et de pourpre ; alors toutes ses formes, cachées dans l'obscurité se dessinèrent, à-la-fois, toutes ses saillies ressortirent, toutes ses profondeurs semblèrent s'enfoncer encore, et il parut acquérir une réalité qu'il n'avait pas. Le froid, le vent, la rapidité de la course ajoutaient à l'effet de ce grand spectacle ; le mouvement surtout le rendait enivrant. Mais cependant le plaisir n'était que pour les yeux ; le froid extrême ramenait les sens en eux-mêmes, et les empêchait de se répandre au-dehors.

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales
Le massif du Canigou vu depuis les hauteurs de Perpignan


Thiers poursuit sa route et finit par arriver à Prades où il a cette remarque qui montre bien la réalité du pays à l'époque :

Prades est le premier bourg un peu considérable que l'on rencontre après Perpignan, et c'est aussi le dernier. Les voitures ne peuvent aller au-delà, et on ne peut voyager que sur des chevaux.

Il continue ensuite vers Mont-Louis et décrit les routes de montagne qu'il emprunte, sans toutefois retrouver l'impression saisissante que lui a laissé le mont Canigou, véritable maître du Roussillon.

Source :
* Adolphe Thiers, Les Pyrénées et le Midi de la France pendant les mois de novembre et décembre 1822, Paris, Ponthieu, 1823 (via Gallica) [domaine public]
Photos :
* Portrait anonyme, XIXè s. (via Wikimedia Commons) [domaine public]
* Canigou : photo de Poune  (via Wikimedia Commons) [CC-BY-SA]



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jeudi 11 décembre 2014

Le Byrrh désaltère sans débiliter en 1931

Une boisson tonique et hygiénique


Inventé en 1866, le Byrrh, apéritif à base de vins, de quinquina et d'épices divers, est indissociable de la ville de Thuir dans les Aspres. Connue pour ses campagnes de publicité dynamiques dans la première moitié du XXème siècle, la marque a depuis perdu de son aura mais reste associée au patrimoine des Pyrénées-Orientales et ses entrepôts sont encore un objet de curiosité des visiteurs de notre région.

J'ai choisi ici de retranscrire une publicité pour le Byrrh datant de 1931 et parue dans la Revue des vins et liqueurs et des produits alimentaires pour l'exportation. Moins colorée que les publicités destinées au grand public, je l'ai néanmoins trouvée intéressante pour le texte d'explication sur sa fabrication et sa consommation, destiné aux professionnels, et qui traduit bien les usages de l'époque.

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales
L'entrée des entrepôts Byrrh en 1909

Voici donc la retranscription de cette réclame.

BYRRH
Vin tonique et hygiénique
Maison L. Violet, à Thuir (P.-O.)
J. & S. Violet frères, successeurs

Le Byrrh est une boisson savoureuse, éminemment tonique et hygiénique.
Il est fait avec des vins vieux exceptionnellement généreux, mis au contact de quinquina et d'autres substances amères de premier choix.
Il emprunte à ces substances un arôme agréable et de précieuses propriétés cordiales ; et il doit aux vins naturels, qui seuls servent à sa préparation, une haute supériorité hygiénique sur les nombreux produits dont l'alcool est l'élément principal.
Grâce à la légitime réputation que lui ont value de pareilles qualités, le BYRRH a reçu du public l'accueil le plus empressé. Il compte aujourd'hui parmi les boissons classiques. On le trouve dans tous les établissements de consommation, ainsi que dans toutes les maisons de vente de spiritueux et de produits alimentaires.
Comme tonique hygiénique, le BYRRH se prend pur, à la dose d'un verre à Bordeaux.
Etendu d'eau fraîche ou, de préférence, d'eau de seltz, il devient une boisson qui désaltère parfaitement sans débiliter.

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales

De nombreux vins et apéritifs de l'époque se targuaient de leur effet tonique et hygiénique sur leurs consommateurs. Mais le Byrrh vous offrait de surcroît l'avantage de vous désaltérer tout en restant maître de toutes vos facultés ! Le Byrrh titre tout de même 17° et il semble pourtant peu probable que l'on reste sobre après une bouteille. Cela n'empêchera pas le succès de la marque qui, en 1950, construit la plus grande cuve en chêne du monde (1 000 200 litres) dans les entrepôts de Thuir.

Sources :
Article : Revue des vins et liqueurs et des produits alimentaires pour l'exportation (vol. 56, 1931) (via Gallica [cf. lien], domaine public).
Photo : Eugène Trutat (1840-1910) en 1909, via Rosalis [bib. numérique de Toulouse], domaine public. 
Photo article : Fabricio Cardenas (CC-BY-SA)

Le site de l'entreprise : www.caves-byrrh.fr


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lundi 8 décembre 2014

Création d'un club démocratique à Céret en 1848

L'année 1848 constitue une période agitée de l'histoire de France puisqu'une révolution met fin à la Monarchie de Juillet (1830-1848) et met en place la Deuxième république dès le mois de février.
Louis-Napoléon Bonaparte est élu président de la République en décembre 1848. A Céret, les républicains s'organisent. Le document retranscrit ci-dessous ne précise pas quand en 1848 il a été publié. Toutefois, on se doute que cette année-là, la République est encore fragile et ses partisans cérétans éprouvent donc le besoin de se compter et de s'affirmer. Ils proposent donc la création d'un club républicain.

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales

République française

Liberté, égalité, fraternité



Habitans de Ceret, nos Concitoyens, nos Frères,

Un Club vient de s'organiser. Son principal but est la propagation des principes démocratiques tels que les entendent et les pratiquent les hommes sages et vertueux.
Liberté pour tous, Égalité entre tous, Fraternité la plus cordiale. - Voilà ce que veulent les fondateurs de ce Club, c'est vous dire qu'ils n'excluent aucun de leurs frères et que tous seront reçus à bras ouverts.

Venez donc à nous, vous tous qui voulez la République dans toute sa pureté, qui voulez l'ordre dans la liberté, le respect des personnes et des propriétés, venez à nous, apportez à l'œuvre commun votre concours, associez-vous à vos concitoyens qui vous appellent de leurs vœux et bientôt cette cité donnera l'exemple d'une seule famille marchant droit et ferme à la conservation des droits de l'homme inscrits en caractères ineffaçables en tête de nos constitutions.

VIVE LA RÉPUBLIQUE !

[Perpignan, de l'imprimerie de Mlle A. Tastu .- 1848]

Notons qu'il y aura au moins deux clubs de la sorte à Céret. Tous deux seront interdits par les autorités à partir de 1851, peu avant le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851 et qui fera de lui un empereur un an plus tard.

Retrouvez ici toutes les histoires en rapport avec Céret.

Sources :
Document : Gallica [domaine public]
Précisions Céret : Pierre Cantaloube, Céret et les ponts du Tech, Saint-Estève (Pyrénées-Orientales), Les Presses Littéraires, coll. « Le Tech et ses franchissements »,‎ 2004, ISBN 2350730093
Photo : Fabricio Cardenas [CC-BY-SA]



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