jeudi 22 mai 2014

Accident malheureux du curé de Théza en 1900

Des dangers de la canne-fusil

C'est un curieux fait divers que l'on peut lire dans La Lanterne du 7 février 1900. On pourrait presque croire à un canular de par le nom de son principal protagoniste, l'abbé Cot, qui rappelle les noms parodiques de l'abbé Quille, de la mère Cédés ou du père Iscope, et de par la nature de l'accident qui est narré.

Théza est en 1900 une petite commune de 427 habitants (elle en compte plus du triple aujourd'hui), située au sud-est de la ville de Perpignan avec laquelle elle est limitrophe par un quadripoint, également partagé par Villeneuve-de-la-Raho et Saleilles (à l'époque Cabestany puisque Saleilles ne reprend son indépendance qu'en 1923). Elle possède une église dédiée à Saint-Pierre et construite au 19ème siècle.

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales
L'église Saint-Pierre à Théza
LE DOIGT DE DIEU

Perpignan, 5 février. — Ça continue ! Le père Eternel devient de plus en plus aveugle, c'est une véritable plaie qui s'abat sur ses ministres et fidèles serviteurs.
L'abbé Cot, curé à Théza, près de Perpignan, âgé de 40 ans, s'est blessé grièvement dans des conditions particulièrement curieuses :
Portant à la main une canne-fusil, il causait avec son maçon, lorsqu'il s'arrêta pour compléter sa démonstration par des figures géométriques qu'il traça sur le sol avec la dite canne-fusil chargée de plomb. Brusquement, la tige servant d'arrêt s'étant dégagée à la suite du frottement, le coup partit et la charge atteignit l'abbé Cot en plein ventre.
Le blessé fut conduit chez lui. Le côlon était perforé. Une péritonite ne tarda pas à se déclarer ; l'état de l'abbé Cot est absolument désespéré.

On retrouve la même information dans l'Ouest-Éclair du 5 février 1900, avec une petite variante de nom, on nous parle de l'abbé Cote, et l'on apprend en plus que le blessé eut le courage d'arriver jusque chez lui en arrêtant avec sa main une abondante hémorragie. Le pronostic est le même.

Je n'ai pas su retrouver pour l'instant ce qu'il advint de ce malheureux curé. Peut-être quelqu'un le sait-il ? Quoi qu'il en soit, on se rend compte en passant en revue la presse du 19ème siècle que les accidents dus à des cannes-fusils sont légion. C'est également avec une arme de cette nature que Louis Alibaud tenta d'assassiner le roi Louis-Philippe en 1836, tout en le manquant alors qu'il était tout près. De nos jours les cannes ont disparu, et les cannes-fusils et les cannes-épées avec...

Modèle de canne-fusil en 1891

Sources : Gallica + info sourcées de Wikipédia (cf. liens)
Photos : Fabricio Cardenas (église) [CC-BY-SA] et Gallica (canne-fusil) [Domaine public].


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1 commentaire:

  1. Le curé ne devait pas avoir la conscience bien tranquille et manquait nettement de confiance en l'Eternel pour promener un tel engin ;)

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