Les polices française et espagnole collaborent
En 1904, la répression contre les anarchistes en Espagne va bon train, puisqu'alors le simple fait de ne pas faire de mariage religieux ou de ne pas faire baptiser ses enfants peut suffire à vous rendre suspect et à vous faire arrêter. Il n'est pas étonnant, en conséquence, que de nombreux anarchistes se réfugient de l'autre côté de la frontière, à Perpignan et dans sa région. Mais les forces de police espagnole et française collaborent dans leur traque des anarchistes, ainsi qu'en témoignent les dépêches parues ci-dessous, révélant la présence d'un supposé terroriste à Llupia, près de Thuir.
Des anarchistes à Llupia ? |
Le Matin, 24 septembre 1904
Arrestation d'un anarchiste
Perpignan,
23 septembre. - Dépêche particulière du Matin. - La police barcelonaise
ayant eu vent d'une réunion secrète d'anarchistes, tenue à Perpignan, a
envoyé des agents dans notre ville. Sur leurs indications, le
commissaire spécial Decamps a fait arrêter à Thuir, par la gendarmerie,
le nommé Mestruc, sujet espagnol.
Le gouvernement espagnol a
demandé au gouvernement français l'extradition de cet anarchiste, qui
aurait, dit-on, participé aux récents attentats à la dynamite commis à
Barcelone.
Deux jours plus tard, on en sait un peu plus et notamment que cet anarchiste a été arrêté non pas à Thuir, mais à Llupia.
L'Aurore (Paris), 26 septembre 1904
Arrestation d'un anarchiste espagnol .- Perpignan .- La gendarmerie a mis en arrestation, près de Llupia, canton de Thuir, un anarchiste espagnol considéré comme dangereux. C'est le nommé Mestruc, soupçonné d'être l'auteur de l'attentat à la dynamite du palais de justice de Barcelone.
Mestruc a été interrogé par le commissaire spécial, en présence d'un agent de la police espagnole.
Le Palais de justice de Barcelone en 1911 |
Sans doute est-il fait référence à l'attentat à la bombe qui touche le Palais de Justice de Barcelone le 17 septembre 1904. Parmi les nombreux suspects, un jeune vitrier anarchiste nommé Joan Rull Queraltó, qui aurait posé l'engin explosif près d'un urinoir situé à proximité et un franco-belge, Maurice Bernardon, expert en explosifs. Je n'ai pas trouvé de trace d'un Mestruc, peut-être est-ce le nom ou le surnom de l'un des nombreux protagonistes de cette affaire.
Sources :
* Le Matin du 24 septembre 1904 [domaine public], via Gallica (cf. lien)
* L'Aurore (Paris) du 26 septembre 1904 [domaine public], via Gallica (cf. lien)
Détails attentat :
Antoni Dalmau i Ribalta, « Jesús Navarro Botella (1881-?), maestro racionalista, activista anarquista
y editor » in Hispania, 2015, vol. LXXV, nº. 249
* Le Matin du 24 septembre 1904 [domaine public], via Gallica (cf. lien)
* L'Aurore (Paris) du 26 septembre 1904 [domaine public], via Gallica (cf. lien)
Détails attentat :
Antoni Dalmau i Ribalta, « Jesús Navarro Botella (1881-?), maestro racionalista, activista anarquista
y editor » in Hispania, 2015, vol. LXXV, nº. 249
Photo Llupia : Mairie de Llupia, par Fabricio Cardenas (licence CC-BY-SA)
Photo Palais de justice de Barcelone : Anonyme (1911) [domaine public]
Photo Palais de justice de Barcelone : Anonyme (1911) [domaine public]
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