samedi 1 novembre 2014

Promotion de Port-Vendres en 1780

Longtemps resté à l'abandon et sous-utilisé le port de Port-Vendres est remis en l'état après de long travaux d'amélioration par le gouverneur du Roussillon Augustin-Joseph de Mailly. Durant 15 années, de 1770 à 1785, celui-ci remanie la ville et le port,  fait creuser un port profond, construire des quais, des entrepôts, améliorer la visibilité et la sureté pour mettre les bateaux à l'abri.

En 1780, le port est déjà opérationnel mais reste méconnu. Il faut donc en faire la promotion pour attirer les navires et le commerce. On fait alors paraître un bel éloge de cet équipement dans le périodique Affiches, annonces, et avis divers, feuille hebdomadaire du 19 juillet 1780.

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales
Plan du port de Port-Vendres en 1777
Cet hebdomadaire de 4 pages comprend déjà à l'époque des annonces de terrains à vendre, les derniers livres parus, les cours de la Bourse et des différentes devises, des avis divers et enfin les spectacles à ne pas manquer. Cette parution est destinée à un lectorat aisé, parmi lesquels se trouvent sûrement des investisseurs. Les termes sont donc bien choisis et les arguments présentés exposent tous les avantages du port de Port-Vendres qui en font, à n'en pas douter, un port idéal !

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales


Avis sur la position de Port-Vendres.

Ce Port, situé en Roussillon, à 20 lieues de Barcelone & à 4 de Roses, sur la côte de la Méditerranée, s'étant comblé depuis longtems & ayant été abandonné, le Roi en a ordonné le rétablissement, & il est aujourd'hui en état de recevoir, non seulement les Bâtimens Marchands, quelques forts qu'ils puissent être, mais même les Frégates, & dans peu les Vaisseaux du Roi. Sa position formant le centre de la Méditerranée, il reçoit par sa droite tout ce qui sort du Détroit, & par sa gauche ce qui vient du Levant & de la côte d'Italie, au passage du golfe de Lyon : il présente à toutes les Nations commerçantes non seulement un point de réunion très-avantageux pour le commerce réciproque, mais en même tems, un entrepôt de rafraîchissement, & un asyle d'autant plus assuré, qu'il est à l'abri de tous les vents, par les montagnes qui l'environnent, & que les Bâtimens y sont aussi tranquilles que dans un Canal. Comme il n'est encore connu que de ceux qui depuis un an s'y sont réfugiés dans de gros tems, & lui ont dû leur salut, plusieurs ayant péri faute de le connoître, on vient de lui donner deux points de reconnoissance, en faisant mettre en blanc le Fort Saint Elme & la Tour de la Massane, placés sur les plus hautes montagnes des Pyrénées, qui sont vues de 15 à 20 lieues en mer ; & l'on a mis à l'entrée du Port, un Fanal qui porte la lumière à plus de 5 lieues dans la nuit. Le Roussillon, d'ailleurs, peut fournir par lui-même des Vins de la première qualité, des Huiles, du Fer, des Soies, des Laines presqu'aussi belles que celles d'Espagne, & plusieurs autres productions.

Vieux papiers des Pyrénées-Orientales
Vue du port de Port-Vendres à la fin du 18e siècle


Source : Affiches, annonces, et avis divers, feuille hebdomadaire du 19 juillet 1780 [domaine public] via Gallica (cf. lien)
Images :
* Plan de 1777 : Auteur inconnu, Service hydrographique de la marine consacré à la France [domaine public, coll. BnF, via Gallica]
* Bandeau périodique : Fabricio Cardenas (CC-BY-SA, via Gallica cf. lien supra)
* Vue du port : dessin de Nicolas-Marie Ozanne (1728-1811), fin XVIIIème siècle [domaine public, coll. BnF, via Gallica]



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