Injustement accusé de trahison et condamné à la hâte
Benito Juárez |
Joseph Arago, né à Estagel le 2 juin 1796, est le neuvième des onze enfants de Marie et François Arago et l'avant-dernier des six frères, tous devenus célèbres pour des raisons diverses et dont le plus connu est bien sûr François. Son frère aîné Jean (1788-1836), militaire de carrière, se fait un nom au Mexique, où il deviendra général, dans le camp des révolutionnaires. Joseph l'y rejoint en 1827 et intègre l'armée mexicaine au grade de lieutenant, allant jusqu'au grade de colonel. Le Journal des débats politiques et littéraires du 25 août 1858 nous informe que Joseph Arago, renommé localement José, traverse une très mauvaise passe.
Ces jours-ci, le bruit a couru à Mexico que M. Joseph Arago, prisonnier au fort de Saint-Jean-d'Ulloa, à Vera-Cruz, allait être fusillé par ordre du gouvernement puro. Vous savez sans doute que M. Joseph Arago, depuis longtemps au service du Mexique, commandait le fort du Coffre du Perote en qualité de colonel, forteresse qu'il avait conservée au parti révolutionnaire. Mais par une belle nuit, il se vit tout à coup arrêté sous l'accusation ou plutôt sous le soupçon d'avoir voulu rendre le fort au gouvernement suprême, puis emmené prisonnier à Vera-Cruz. Au bruit de sa mort prochaine, des amis se sont empressés de faire des démarches pour éviter cette terrible extrémité. Mais réussiront-ils, ou plutôt arriveront-ils à temps ?
Le fort de Perote |
On l'aura compris, la situation au Mexique est à ce moment-là assez compliquée. Il y a alors deux présidents du Mexique : Benito Juárez (libéral, partisan des réformes, à Veracruz) et Félix María Zuloaga (conservateur, à Mexico). La guerre civile entre ces deux camps a lieu de 1857 à 1861 et est connue sous le nom de la Guerre de Réforme. Soutenu par les Etats-Unis d'Amérique, le camp libéral sortira vainqueur de cet épisode. Le colonel José Arago, bien connu et respecté du camp de Juárez est à l'époque un homme malade, souffrant comme plusieurs autres de ses frères et sœurs de diabète et d'un début de cécité. Il ne combat donc plus sur le terrain et le poste de commandement du fort de Perote (près de Veracruz) qu'il a reçu en 1852 lui permet de ne pas rester dans le dénuement. José Arago est dans l'épisode cité accusé d'avoir voulu rendre ce fort au gouvernement de Zuloaga. Peut-être quelqu'un lui en voulait-il, toujours est-il qu'il échappe au peloton d'exécution et reprend son poste. Il meurt peu après, du fait de sa santé fragile, le 19 septembre 1860 à Tacubaya, près de Mexico. Son fils aîné José Tiburcio Arago obtient une pension du gouvernement en remerciement des services de son père et a eu une nombreuse descendance qui fait que le nom d'Arago existe encore aujourd'hui au Mexique.
Note : Je n'ai pas trouvé de portrait de Joseph Arago.
Sources :
Article : Journal des débats politiques et littéraires du 25 août 1858, via Gallica (cf. lien), domaine public.
Infos Mexique : Wikipédia.
Infos supplémentaires sur les Arago :
Nouveau Dictionnaire de Biographies Roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier,
Photos:
* Benito Juárez : auteur inconnu, via WikiCommons, domaine public.
* Fort de Perote : José Francisco Valle del Mojica, via WikiCommons, CC-BY 2.0
Pour rappel, un article sur un autre frère Arago, Jacques, à relire ici.
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