des Pyrénées-Orientales. Jusqu'à cette date, le département n'avait alors aucun journal, tout comme une dizaine d'autres départements en France. Ce vide est comblé par la préfecture des Pyrénées-Orientales elle-même qui en assure alors la publication et la vente par abonnement. Le titre est modifié plusieurs fois et devient en 1831 le Journal des Pyrénées-Orientales. Le contenu présente bien évidemment le point de vue du pouvoir en place, ce qui motivera la création de L'Indépendant des Pyrénées-Orientales en 1846 afin de contrer la propagande officielle et de permettre l'élection d'Arago comme député. Le Journal des Pyrénées-Orientales cesse de paraître en 1876, après plus de soixante ans d'existence.
Voyons à présent le contenu des huit pages de ce premier numéro.
En pages un et deux, on trouve le détail de l'arrêté préfectoral concernant la parution du journal tous les samedis. L'article 2 de l'arrêté en définit l'objectif :
Ce Mémorial administratif sera destiné à comprendre les ordonnances du Roi, les actes du Gouvernement, les ordres ministériels, les arrêtés, circulaires et instructions de la préfecture, les avis essentiels et les nouvelles officielles qu'il convient de porter avec promptitude à la connaissance des administrés du département.
L'article 5 précise que l'abonnement, de un franc par mois, est obligatoire pour tous les maires des communes du département.
L'arrêté est signé par Paul Étienne de Villiers du Terrage (1774-1858), premier préfet des Pyrénées-Orientales depuis la Seconde Restauration et en poste depuis le 8 juillet. Il conserve cette fonction jusqu'en juillet 1818.
Le duc d'Angoulême |
En pages deux et trois, on peut lire un hommage au duc d'Angoulême, Louis-Antoine d'Artois, neveu de Louis XVIII et fils du futur Charles X. Le texte rappelle l'épisode des Cent-Jours durant lequel le duc d'Angoulême leva une petite armée dans le Midi de la France afin de résister à Napoléon. On trouve donc logiquement en pages quatre et cinq la proclamation officielle du duc d'Angoulême concernant la cessation de ses fonctions militaires, l'ordre étant revenu. Il y remercie la plupart des anciennes provinces du sud de la France, parmi lesquelles le Roussillon, pour leur fidélité et leur dévouement envers le Roi durant cette période.
Enfin, les pages cinq à huit nous donnent le détail concernant le Concours pour l'admission des élèves à l'École Royale Polytechnique en 1815, dont les examens régionaux se déroulent alors à Montpellier et Toulouse à la mi-septembre. Le programme des connaissances exigées comprend de l'arithmétique, de l'algèbre, de la géométrie, de la statistique, du français et du latin ainsi qu'une épreuve de dessin :
[Les candidats] seront enfin tenus de copier une tête d'après l'un des dessins qui leur seront présentés par l'Examinateur.
Il faut être âgé de seize à vingt ans, mais une dérogation est possible jusqu'à vingt-six ans (et même trente ans pour les sous-officiers) pour tout français qui aura fait deux campagnes de guerre ou un service militaire pendant trois ans. Il faut également un certificat de bonne conduite, délivré par la mairie de son domicile.
Source :
Numéro 1 du Mémorial administratif des Pyrénées-Orientales : fonds numérisé de la Médiathèque de Perpignan (domaine public). Illustrations :
Bandeau journal et article 7 de la page 2 : Fabricio Cardenas [CC-BY-SA]
Portrait du duc d'Angoulême : Artiste inconnu (XIXème siècle) [domaine public]
Pour rappel, les articles de ce blog en rapport avec l'année 1815 sont à relire ici.
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